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Unité Magistrats FO

Légitime défense et usage des armes par les forces de l'ordre

Carrière 21/11/2016

Légitime défense et usage des armes par les forces de l'ordre  - Syndicat Unité Magistrats SNM FO

Communiqué syndical sur la légitime défense des forces de l’ordre

FO-Magistrats demande la création de la notion de « périple criminel » autorisant les forces de l’ordre à faire usage des armes.

 

A la suite des manifestations de policiers causées par l’agression de Viry-Chatillon le 8 octobre dernier, le Président de la République a nommé une mission, confiée à Mme Cazaux-Charles, directrice de l’INHESJ, pour faire des propositions sur la question de l’usage des armes par les forces de l’ordre.

Entendu par cette mission, FO-Magistrats considère que la jurisprudence actuelle, qui ne reconnaît la légitime défense que si la menace est actuelle, si l’usage de l’arme résulte d’une absolue nécessité et si elle est proportionnée à la menace, doit être conservée. Toutefois, la légitime défense doit pouvoir être appréciée en fonction des éléments dont dispose l’agent au moment où il fait usage de son arme et en raison d’une dangerosité manifestée par le malfaiteur tant qu’il est lui-même armé et non au seul instant critique du tir. Certaines situations pouvant se trouver à la limite de la légitime défense, FO-Magistrats a proposé la création d’une nouvelle notion de « périple criminel », adaptée à des situations que rencontrent les forces de l’ordre quand elles agissent en crime ou délit flagrant, face à des malfaiteurs armés ou susceptibles de l’être.

L’affaire de Viry-Chatillon a aussi montré que les personnels de police étaient exposés à des violences en raison de missions mal définies et pour lesquelles leurs équipements ne sont pas adaptés. Ces équipements ne sont pas seulement ceux qui devraient leur permettre de faire face aux violences majeures, comme les attentats, mais aussi aux violences de « basse intensité », pour lesquelles une arme létale n’est pas appropriée et peut entraîner des conséquences disproportionnées.

 

SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS DE FO-MAGISTRATS

SUR LA LÉGITIME DÉFENSE ET L’UTILISATION DES ARMES PAR LES FORCES DE L’ORDRE

 

  • En matière de légitime défense, apprécier in concreto l’actualité de la menace, la nécessité et la proportionnalité de la riposte en intégrant la notion de dangerosité manifeste caractérisée par la possession réelle ou supposée d’une arme prête à être utilisée

 

  • Créer dans le code de la sécurité intérieure un régime unifié de l’usage des armes en service, pour tous les corps de l’Etat autorisés à détenir une arme en temps de paix sur le territoire national

 

  • Introduire notamment dans les cas d’usage des armes autorisés pour ces corps la notion de « périple criminel » définie comme suit :

 

« Constitue un périple criminel le fait d’être porteur d’une arme apparente ou de faire croire à la possession d’une arme, soit pour commettre une ou plusieurs infractions, soit pour exercer des menaces envers les personnes, soit pour se soustraire à une arrestation. Les personnels de l’Etat habilités à détenir une arme au titre de leurs fonctions qui ont des raisons objectives de penser à l’existence d’un périple criminel sont autorisés à faire usage de leur arme pour y mettre fin en cas de menace pour leur vie ou celle d’autrui. L’usage de l’arme doit résulter d’une absolue nécessité pour mettre fin au périple criminel et être proportionnel au but recherché. Si les circonstances le permettent, l’usage de l’arme doit être précédé d’une sommation. »

 

  • Revoir les conditions d’emploi des personnels de police, établir une classification des missions en fonction des niveaux de violence potentielle et adapter les équipements de sécurité aux niveaux ainsi déterminés

 

  • Introduire dans le code de procédure pénale un nouvel article 74-3 créant une procédure d’enquête sur l’usage des armes par une personne habilitée. Cette procédure devrait prévoir que les personnes mises en cause sont de plein droit autorisées à être entendues selon les formes de l’article 61-1 du CPP au cours de leur première audition (audition libre), si elles en font la demande. Dans l’attente de cette loi, établir une circulaire commune Justice-Intérieur sur les modalités d’enquête en cas d’usage des armes, donnant notamment des instructions claires pour privilégier l’audition libre et ne placer en garde à vue qu’après avis motivé au parquet

 

  • Accorder de droit la protection fonctionnelle à tout agent entendu dans le cadre d’une utilisation d’arme en service

 

  • Modifier la loi pour réserveraux JIRS la poursuite et le jugement des affaires d’usage des armes par les personnels de l’Etat habilités à détenir une arme en service ou à l’occasion de leur service

 

  • Créer un brevet de détention d’arme, obligatoire pour tout personnel habilité à détenir une arme en service

 

  • Conditionner l’habilitation des magistrats aux poursuites et jugement des affaires d’usage des armes en service à une qualification portant sur l’usage des armes en situation réelle

 

  • Inclure les personnels non étatiques (polices municipales, agents de sécurité) dans un cadre global déterminant les conditions dans lesquelles ils sont autorisés à faire usage de leurs armes

 

 

 

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